À propos


Le blog Les nuits (et les jours) de France Culture se propose de transcrire des émissions choisies d'abord dans le programme des Nuits de France Culture, et ensuite dans la grille de jour, selon les affinités que celle-ci entretient avec les archives nocturnes.

Qui écoute les « Nuits » sait que la place dédiée aux émissions anciennes tient pour un tiers de la programmation entre minuit et six heures pendant la semaine. Les deux autres tiers sont souvent consacrés à la rediffusion d'émissions de la veille et à la retransmission différée des cours du Collège de France. Pendant le week-end, les archives radiophoniques occupent la totalité de la tranche horaire et font régulièrement l'objet de « Nuit spéciale » thématique ou de « Nuit rêvée » d'un invité.

Arrêter des mots dévidés à travers le poste pour les consigner scrupuleusement sur « papier » pourrait sembler contraire à l'essence du média radio. Quoi de plus mortifère ? Il suffirait de renvoyer directement à l'émission discutée et l'écoute serait aussitôt partagée. Mais la valeur patrimoniale des témoignages diffusés dans les « Nuits » nous convainc du contraire. Choisir d'en river certains au texte de la transcription permet de fixer un jalon biographique, d'imaginer une époque reculée ou de situer un courant intellectuel. Les trésors de connaissance que renferment des émissions datées de plusieurs décennies sont inestimables. Accéder à ces sources présente aussi l'avantage de corriger certaines transformations rétrospectives comme d'amender des informations devenues obsolètes. Pour cette raison, un oeil est toujours gardé sur les émissions produites en journée qui peuvent être confrontées à celles exhumées dans les Nuits de France Culture.

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Concrètement, dans ces pages, vous lirez des croisements d'émissions qui se répondent sur un thème commun. Des citations les structurent, balises d'écoute à l'appui (i.e. le minutage à l'intérieur des émissions). Autant que possible, les posts sont émaillés d'images citées dans les émissions sélectionnées pour donner l'opportunité au lecteur de vérifier la pertinence des propos rapportés. Confessons d'emblée que le cinéma via les captures d'écran (aussi abusivement appelées « photogrammes » dans ces lignes) occupe une place de choix. Mais le septième art peut être rejoint selon les cas par d'autres catégories d'images comme les reproductions d'oeuvres ou les documents iconographiques issus de la presse, de l'histoire, de l'édition.

Si certaines émissions citées ne sont plus écoutables en ligne (à cause de leur retrait du site de la chaîne), l'internaute-lecteur-auditeur-parisien pourra toujours se rabattre sur l'espace Ina de la Bibliothèque Nationale de France (site François Mitterrand, Paris) où la base audiovisuelle est accessible. 

Aucun extrait radiophonique via un lecteur de diffusion n'est prévu pour accompagner les recensions d'émissions, pour au moins trois raisons. 1/ Les posts, déjà suffisamment longs à lire, sont d'abord un prétexte à une écoute intégrale (et dans certains cas un complément visuel). 2/ La lourdeur du procédé (prélever un extrait d'émission, l'héberger sur un serveur, l'exporter sur le blog) n'est pas à l'abri de mises à jour qui nuiraient au travail accompli. 3/ Offrir un résumé d'émission ne remplace pas une écoute exhaustive qui seule permet d'évaluer un ton qui change ou une émotion qui s'installe.

Enfin, pour graduer la lecture en « page » et faciliter l'impression sur papier, un PDF de chaque contenu est téléchargeable au début des posts. Histoire de se balader hors ligne dans un temps autre que celui routinier des nouvelles matinales... Blaise Cendrars : [Par rapport aux écrivains], la majorité des gens vivent comme des pièces dans une mécanique. Ils vivent en fonction de l'engrenage social. Moi, je les plains de tout mon coeur. Depuis que je suis rentré à Paris, je vous assure, je suis attendri comme jamais je ne l'ai été par cette foule d'anonymes que je vois de mes fenêtres se ruer le matin dans le métro, ou sortir du métro. Ah non, ce n'est pas humain, ce n'est pas humain. Il faut que ça finisse tout ça. Faut que ça finisse. (34'33'') (L'atelier de la création Blaise Cendrars 2e partie, par Fabrice Pinte, première diffusion le 23 février 2012.)

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Légende de la photo de l’en-tête : Brassaï, Couple d'amoureux dans un petit café parisien - Place d'italie, vers 1932 (sélection). Ci-dessous, la photographie originale.

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Contact : lesnuitsetlesjours@gmail.com